Par Muzibook Publishing.
Chopin a composé 57 mazurkas, toutes plus proches de la forme stylisée que de la danse traditionnelle, bien que celles-ci soient directement inspirées du folklore. Comme pour ses valses, le compositeur aurait déclaré lui-même qu'elles ne sont pas faites pour être dansées, mais elles ne sont pour autant pas démunies des éléments rythmiques et mélodiques propres aux danses populaires polonaises. Les mazurkas de Chopin sont très appréciées et leur brièveté permet d'en découvrir les différents aspects compte tenu de leur nombre. Les présentes publications ont été élaborées à partir des sources originales et des premières éditions.
Les quatre mazurkas de l'opus 6, commencées lorsqu'il avait quinze ans, ne sont pas les premières écrites par Chopin. Cependant, elles furent les premières du genre, avec les cinq mazurkas de l'opus 7, à être publiées, en 1833 chez l'éditeur Schlesinger (Paris). La première mazurka (op. 6 n° 1) en fa dièse mineur, sur un mouvement assez lent, utilise les modes et rythmes folkloriques traditionnels typiques que l'on retrouvera dans un grand nombre des mazurkas du compositeur.
Mazurka op. 6 n° 1, en fa dièse mineur
L' opus 7 est le seul ensemble de mazurkas de Chopin contenant cinq pièces, tandis les autres opus publiés en contiennent généralement trois ou quatre. Lorsque qu'il fut publié pour la première fois en 1833 chez l'éditeur Schlesinger (Paris), cet opus contribua à établir la future notoriété de Chopin en France grâce à son écriture audacieuse et imaginative. La première mazurka de cette série, en si bémol majeur et parfois connue sous le nom Mazurka n° 5, est sans nul doute la plus connue de cet opus mais également l'une des mazurkas de Chopin les plus jouées. Une pièce animée et gracieuse dont l'élégance et le style, lui donne un air quelque peu aristocratique. La deuxième mazurka, en la mineur, plutôt mélancolique et lugubre, est aussi très appréciée pour son caractère nostalgique. Ces deux premières mazurkas sont également publiés ensembles dans notre catalogue sous la référence MCL1040.
Mazurka op. 7 n° 1, en si bémol majeur - Vivace
Mazurka op. 7 n° 2, en la mineur - Vivo, ma non troppo
Les quatres mazurkas de l'opus 17 sont la première série de mazurkas que Chopin a écrites lorsqu'il était à Paris (après l'opus 7 achevé à Vienne), à une période ou le compositeur tentait de se faire un nom dans la grande capitale française. Elles furent publiées pour la première fois en janvier 1834 chez l'éditeur Pleyel, dont la maison Schlesinger — principal éditeur parisien de Chopin à cette époque — obtiendra les droits d'édition dès le mois de mars la même année. La quatrième mazurka, en la mineur — aussi connue comme Mazurka n ° 13 — est très certainement la plus célèbre et touchante des mazurkas de Chopin.
Mazurka op. 17 n° 2, en mi mineur - Lento, ma non troppo
Mazurka op. 17 n° 4, en la mineur - Lento, ma non troppo
Les quatres mazurkas de l'opus 24 furent publiées pour la première fois en 1835 à Leipzig chez Breitkopf & Härtel, puis en 1836 à Paris et Londres chez les éditeurs Schlesinger et Wessel.
Mazurka op. 24 n° 1, en sol mineur - Lento
Mazurka op. 24 n° 3, en la bémol majeur - Moderato, con anima
Chopin composa les quatres mazurkas de l'opus 30 en 1837 et les fit publier la même année à Paris chez Schlesinger, puis en 1838 à Leipzig chez l'éditeur Breitkopf & Härtel.
Mazurka op. 30 n° 1, en do mineur - Allegretto non tanto
Mazurka op. 30 n° 2, en si mineur - Vivace
Les quatres mazurkas de l'opus 33 seront composées et publiées pour la première fois en 1838 chez les éditeurs Schlesinger et Breitkopf & Härtel. Chacune des mazurkas de cet opus présentente des traits et des caractéristiques très distinctes. La première, en sol dièse mineur (Lento), possède une ligne mélodique très intime et expressive avec un accompagnement en forme de valse à la main gauche bien marqué dans la partie appasionato. La deuxième, en ré majeur (Vivace), est écrite sur un tempo rapide et impétueux. C'est l'une des mazurka en tonalité majeure les plus populaires de Chopin. La troisième, en do majeur (Semplice), est d'une écriture simple, presque innocente, et marque une approche différente de ce genre. La dernière, en si mineur, est écrite en forme de rondo. C'est l'une des mazurkas les plus longues du compositeur.
Mazurka op. 33 n° 1, en sol dièse mineur - Mesto
Mazurka op. 33 n° 3, en do majeur - Semplice
Les trois mazurkas de l'opus 63 furent écrites en 1846 puis publiées en 1847 chez l'éditeur Breitkopf & Härtel à Leipzig.
Mazurka op. 63 n° 2, en fa mineur - Lento
Mazurka op. 63 n° 3, en do dièse mineur - Allegretto
Les quatres mazurkas de l'opus 67 furent publiées à titre posthume en 1855 à Berlin par l'éditeur Schlesinger. La deuxième mazurka, en sol mineur (Cantabile), installe immédiatement un sentiment de tristesse ou de regret. Comme il l'a admis dans l'une de ses lettres adressées à son ami Wojciech Grzymała, Chopin se sentait seul : «Je me sens seul, seul, seul, bien entouré». Une solitude et une détresse qui se faisaient inévitablement ressentire dans ses oeuvres. La quatrième (Moderato animato), modeste et sans prétention, est écrite dans une structure simple avec reprise. C'est l'une des sept mazurkas que Chopin a écrites dans la tonalité de la mineur.
Mazurka op. 67 n° 2, en sol mineur - Cantabile
Tout comme les mazurkas de l'opus 67, les quatres mazurkas de l'opus 68 furent publiées à titre posthume en 1855 à Berlin par l'éditeur Schlesinger. La deuxième mazurka de cet ensemble, chaleureuse et paisible, avec sa mélodie gracieusement ornementée est rythmiquement très intéressante. La dernière mazurka, en la mineur — également connue comme étant la dernière oeuvre de Chopin écrite peu de temps avant sa mort — est restée innachevée et fut publiée telle quelle lors de sa première édition.
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